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Me Drissa Traoré (FIDH): «Nous espérons fortement que les autorités du Niger acceptent d'ouvrir le dialogue»

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Au Niger, voilà une semaine que Moussa Tchangari, le secrétaire général de l’association Alternative Espaces Citoyens, est en prison. Et l’arrestation de cette figure de la société civile suscite une grande émotion dans le monde entier. Cette semaine, la FIDH, Amnesty International, Human Rights Watch et l’Organisation mondiale contre la Torture lancent un appel commun pour sa libération. Maître Drissa Traoré est le secrétaire général de la FIDH, la Fédération Internationale pour les Droits Humains. En ligne d’Abidjan, il répond aux questions de RFI.

RFI : Une initiative commune de vos 4 ONG, c'est plutôt rare, pourquoi cette mobilisation ?

Maître Drissa Traoré : Nous avons estimé que la situation est extrêmement grave et que nous devons unir nos forces pour qu'ensemble, notre voix puisse être entendue. Et cette arrestation de Moussa Tchangari montre en réalité que les autorités du Niger veulent montrer du muscle, montrer à la société civile qu'il ne doit pas y avoir des voix discordantes. Donc pour nous, c'est un moment important de se rassembler pour que la société civile, les journalistes, les défenseurs des Droits de l'homme aient voix au chapitre dans cette situation particulière, que connait le Niger, dont nous souhaitons le plus rapidement qu'il puisse s'en sortir ?

Selon son avocat, Moussa Tchangari serait poursuivi pour apologie du terrorisme, atteinte à la sûreté de l'État et association de malfaiteurs en lien avec le terrorisme, pourquoi des accusations si graves ?

Surtout pour faire mal, pour faire mal à Moussa Tchangari. Mais aussi pour montrer l'exemple. Pour dire que toute voix qui va s'élever à l'encontre des discours des autorités sera matée de la manière la plus sévère. Et ce sont des accusations qui pourraient permettre de faire de Moussa Tchangari un apatride dans son propre pays.

Un apatride à qui on pourrait retirer sa nationalité ?

Absolument.

Alors, du temps du président Issoufou comme aujourd'hui, Moussa Tchangari a toujours dit ce qu'il pense. Et après le putsch de juillet 2023, il a exprimé publiquement son soutien total au président déchu Mohamed Bazoum. Est-ce pour cela qu'il a été arrêté 16 mois après le putsch ?

Nous pensons que Moussa Tchangari a été arrêté parce qu'il a toujours été constant. Dans sa lutte pour les libertés, dans sa lutte pour la démocratie, parce que, quels que soient les régimes qui s'échangeaient, qui traversent le Niger, Moussa Tchangari a toujours été constant aux côtés des victimes, aux côtés des défenseurs des Droits de l'homme. Lui-même, Il a porté la voix et aujourd'hui, en réalité, il paye son engagement, il paye sa droiture, il paye le fait qu'il ne veut pas se compromettre avec les autorités qui sont au pouvoir au Niger.

Alors, récemment Moussa Tchangari a critiqué deux initiatives du pouvoir militaire, le retrait provisoire de la nationalité nigérienne à 9 proches de Mohamed Bazoum et le retrait des licences de 2 ONGs humanitaires, est-ce que ce serait une raison qui pourrait expliquer son arrestation ?

Nous pensons que ces propos de Moussa Tchangari, son engagement, qu'il a exprimés ouvertement, font partie des éléments pour lesquels il a été arrêté et qu'on veut le faire taire. Parce que, en réalité, aujourd'hui, les autorités nigériennes ne veulent plus entendre de voix discordantes. Et on le remarque. Les défenseurs des Droits de l’homme ont peur. Ils sont obligés de se murer dans le silence. Ils sont obligés de ne plus parler. Seul Moussa Tchangari et quelques autres osent encore parler. Donc, il faut les faire taire et malheureusement ils sont en train d'y arriver. Mais nous, acteurs de Droits de l'homme, la FIDH, Human Wright Watch, Amnesty International, OMCT, nous disons Non. Nous serons toujours debout pour que les libertés puissent avoir droit au chapitre, quelles que soient les situations qu'un pays peut traverser.

Le prisonnier le plus célèbre au Niger aujourd'hui, c'est bien sûr Mohamed Bazoum, son épouse est également détenue. Combien de personnes proches du président déchu sont actuellement en prison au Niger ?

Nous n'avons pas le nombre exact, mais c'est une trentaine de personnes qui sont détenues. Et Mohamed Bazoum est quasiment otage et donc nous pensons que ce sont des faits qui ne sont pas acceptables. Et donc l'entourage de Mohamed Bazoum, beaucoup de ministres de son gouvernement qui a été déchu, sont en prison sans qu'une procédure légale, sans qu'une procédure respectueuse des Droits humains, sans qu'une procédure respectueuse des droits de la défense ne soit en cours. Nous estimons que ce sont vraiment les Droits de l'homme qui sont niés dans ce pays aujourd'hui.

Alors parmi ces détenus, il y a en effet plusieurs anciens ministres du président Bazoum, et notamment l'ancien ministre de l'Énergie Ibrahim Yacouba, qui était à l'étranger au moment du putsch et qui est revenu volontairement dans son pays au début de cette année, mal lui en a pris. Pourquoi cet acharnement contre ce Nigérien qui est revenu volontairement chez lui ?

C'est un acharnement contre toute personne qui pourrait éventuellement faire ombrage aux autorités actuellement en place. Il n'y a pas du tout de voie au dialogue aujourd'hui. Mais nous espérons fortement que les autorités du Niger vont accepter d'ouvrir le dialogue avec nous, avec l'ensemble des défenseurs des droits humains, avec les acteurs de la société civile. Pour qu'ensemble, on puisse aider à l'édification d’un Niger respectueux des Droits de l'homme, d'un Niger État de droit, d'un Niger qui revient à la démocratie, aux règles de droit. Nous, c'est notre souhait le plus ardent et nous espérons que notre appel sera entendu.

À lire aussiNiger: le militant de la société civile Moussa Tchangari en garde à vue pour atteinte à la sûreté de l'État

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RFI : Une initiative commune de vos 4 ONG, c'est plutôt rare, pourquoi cette mobilisation ?

Maître Drissa Traoré : Nous avons estimé que la situation est extrêmement grave et que nous devons unir nos forces pour qu'ensemble, notre voix puisse être entendue. Et cette arrestation de Moussa Tchangari montre en réalité que les autorités du Niger veulent montrer du muscle, montrer à la société civile qu'il ne doit pas y avoir des voix discordantes. Donc pour nous, c'est un moment important de se rassembler pour que la société civile, les journalistes, les défenseurs des Droits de l'homme aient voix au chapitre dans cette situation particulière, que connait le Niger, dont nous souhaitons le plus rapidement qu'il puisse s'en sortir ?

Selon son avocat, Moussa Tchangari serait poursuivi pour apologie du terrorisme, atteinte à la sûreté de l'État et association de malfaiteurs en lien avec le terrorisme, pourquoi des accusations si graves ?

Surtout pour faire mal, pour faire mal à Moussa Tchangari. Mais aussi pour montrer l'exemple. Pour dire que toute voix qui va s'élever à l'encontre des discours des autorités sera matée de la manière la plus sévère. Et ce sont des accusations qui pourraient permettre de faire de Moussa Tchangari un apatride dans son propre pays.

Un apatride à qui on pourrait retirer sa nationalité ?

Absolument.

Alors, du temps du président Issoufou comme aujourd'hui, Moussa Tchangari a toujours dit ce qu'il pense. Et après le putsch de juillet 2023, il a exprimé publiquement son soutien total au président déchu Mohamed Bazoum. Est-ce pour cela qu'il a été arrêté 16 mois après le putsch ?

Nous pensons que Moussa Tchangari a été arrêté parce qu'il a toujours été constant. Dans sa lutte pour les libertés, dans sa lutte pour la démocratie, parce que, quels que soient les régimes qui s'échangeaient, qui traversent le Niger, Moussa Tchangari a toujours été constant aux côtés des victimes, aux côtés des défenseurs des Droits de l'homme. Lui-même, Il a porté la voix et aujourd'hui, en réalité, il paye son engagement, il paye sa droiture, il paye le fait qu'il ne veut pas se compromettre avec les autorités qui sont au pouvoir au Niger.

Alors, récemment Moussa Tchangari a critiqué deux initiatives du pouvoir militaire, le retrait provisoire de la nationalité nigérienne à 9 proches de Mohamed Bazoum et le retrait des licences de 2 ONGs humanitaires, est-ce que ce serait une raison qui pourrait expliquer son arrestation ?

Nous pensons que ces propos de Moussa Tchangari, son engagement, qu'il a exprimés ouvertement, font partie des éléments pour lesquels il a été arrêté et qu'on veut le faire taire. Parce que, en réalité, aujourd'hui, les autorités nigériennes ne veulent plus entendre de voix discordantes. Et on le remarque. Les défenseurs des Droits de l’homme ont peur. Ils sont obligés de se murer dans le silence. Ils sont obligés de ne plus parler. Seul Moussa Tchangari et quelques autres osent encore parler. Donc, il faut les faire taire et malheureusement ils sont en train d'y arriver. Mais nous, acteurs de Droits de l'homme, la FIDH, Human Wright Watch, Amnesty International, OMCT, nous disons Non. Nous serons toujours debout pour que les libertés puissent avoir droit au chapitre, quelles que soient les situations qu'un pays peut traverser.

Le prisonnier le plus célèbre au Niger aujourd'hui, c'est bien sûr Mohamed Bazoum, son épouse est également détenue. Combien de personnes proches du président déchu sont actuellement en prison au Niger ?

Nous n'avons pas le nombre exact, mais c'est une trentaine de personnes qui sont détenues. Et Mohamed Bazoum est quasiment otage et donc nous pensons que ce sont des faits qui ne sont pas acceptables. Et donc l'entourage de Mohamed Bazoum, beaucoup de ministres de son gouvernement qui a été déchu, sont en prison sans qu'une procédure légale, sans qu'une procédure respectueuse des Droits humains, sans qu'une procédure respectueuse des droits de la défense ne soit en cours. Nous estimons que ce sont vraiment les Droits de l'homme qui sont niés dans ce pays aujourd'hui.

Alors parmi ces détenus, il y a en effet plusieurs anciens ministres du président Bazoum, et notamment l'ancien ministre de l'Énergie Ibrahim Yacouba, qui était à l'étranger au moment du putsch et qui est revenu volontairement dans son pays au début de cette année, mal lui en a pris. Pourquoi cet acharnement contre ce Nigérien qui est revenu volontairement chez lui ?

C'est un acharnement contre toute personne qui pourrait éventuellement faire ombrage aux autorités actuellement en place. Il n'y a pas du tout de voie au dialogue aujourd'hui. Mais nous espérons fortement que les autorités du Niger vont accepter d'ouvrir le dialogue avec nous, avec l'ensemble des défenseurs des droits humains, avec les acteurs de la société civile. Pour qu'ensemble, on puisse aider à l'édification d’un Niger respectueux des Droits de l'homme, d'un Niger État de droit, d'un Niger qui revient à la démocratie, aux règles de droit. Nous, c'est notre souhait le plus ardent et nous espérons que notre appel sera entendu.

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