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Herbert Kickl (Autriche): le chancelier du peuple ?
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Dimanche 9 juin, le FPÖ, le parti de la liberté d’Autriche qui est aussi appelé le Parti libéral autrichien, s’est imposé lors des élections européennes avec vingt-cinq pourcents des voix. Un résultat un peu en deçà des projections faites avant le scrutin, mais qui démontre que ce parti qui a gouverné plusieurs fois en coalition est de retour après des années de crise suite notamment au scandale de l’Ibizagate. Un retour au premier plan qui est en grande partie le fruit du travail mené depuis 2021 et même avant par Herbert Kickl, le patron de cette formation. Une figure politique du pays, très radical dans ses positions, et qui a déjà occupé un poste ministériel de 2017 à 2019.
Il n’a pas un parcours typique, pas de diplômes, mais il s’est très vite engagé en politique. Herbert Kickl, aujourd’hui âgé de cinquante-cinq ans, a fait ses classes dans l’académie du FPÖ entre 1995 et 2001 avant d’en être nommé directeur adjoint, puis directeur jusqu’en 2006. L’occasion pour lui de devenir un personnage incontournable, notamment la plume de Jörg Haider, l’ancien patron du FPÖ, puis le secrétaire général du parti jusqu’en 2018. Entre temps, Herbert Kickl a été ministre de l’Intérieur dans le dernier gouvernement de coalition entre le FPÖ et le Parti populaire autrichien avant qu’éclate le scandale de l’Ibizagate en 2019.
Un scandale que résume Jérôme Segal, essayiste et historien franco-autrichien, maître de conférences à Sorbonne Université, également chercheur et journaliste à Vienne : « L’Ibizagate en deux phrases, c'est un enregistrement qui est paru en 2019, montrant qu'en 2017, à Ibiza, les deux principaux représentants du FPÖ se montraient prêts à vendre le pays à un oligarque russe en échange de contrats de chantier public, etc, en faveur de à la Russie. »
À lire aussiÉlections européennes: en Autriche, le parti d’extrême droite FPÖ donné favori
L’Ibizagate, un tournant pour Herbert Kickl
La publication de ses enregistrements va avoir l’effet d’une bombe, provoquant des élections anticipées et mettant fin brutalement à la carrière d’Heinz-Christian Strache qui dirigeait jusqu’alors le FPÖ et qui était au moment des faits vice-chancelier d’Autriche. C’est alors qu’Herbert Kickl va définitivement mettre la main sur cette formation d’extrême-droite, détaille Jérôme Segal : « Herbert Kickl, lorsqu'il prend les rênes du parti de manière officielle en 2021 (même s’il en était déjà la figure montante), juste après l'Ibizagate, décide de faire porter la faute de ce scandale à Strache. Une manière de dire que lui n’était pas du tout au courant et qu'il n’est pas du tout dans cet esprit-là. Et c'est comme ça que petit à petit, il a pu gagner la confiance de nombreux Autrichiens. »
Après ce tournant, Herbert Kickl va choisir une tactique assez unique en son genre, comme l’explique Patrick Moreau, docteur en histoire et docteur d’État en sciences politiques, chercheur au CNRS et spécialiste de l’extrême-droite autrichienne : « Je dirai qu’il y a une méthodologie. Il faut prendre comme contre-exemple Marine Le Pen et sa pratique politique qui consiste à dédiaboliser le parti. Herbert Kickl lui a fait la réflexion résolument inverse. Il est partisan de la provocation permanente. Il considère que c'est le seul moyen, dans une société de consensus comme l'est la société autrichienne, de mobiliser tous les éléments protestataires, tous les éléments antisystèmes. C'est quelqu'un qui, avec une plume extrêmement acérée, avec des discours très violents, mobilise les masses. Et ce discours passe très bien dans une partie de la société autrichienne. »
Le FPÖ, la droite de l’extrême-droite européenne
Provocateur, raciste, islamophobe, anti-immigration, pro-russe et partisan d’une sortie de l’Union européenne, Herbert Kickl est considéré comme la droite de l’extrême-droite étant donné la radicalité de ses positions. Un discours qui séduit et qui a permis à son parti de s’imposer aux élections européennes avant des législatives qui se profilent en septembre prochain.
Un retour aux affaires de ce parti représenterait-il une menace pour la démocratie ? Pour Jérôme Segal, il existe encore des garde-fous : « Personnellement, je pense que la menace est réelle parce qu'on sait qu'ils ont des appuis très forts au ministère de l'Intérieur, dans les services de renseignement. Donc l'Autriche pourrait éventuellement pâtir d'une arrivée au pouvoir de l'extrême droite. En même temps, l'extrême droite serait forcément alliée, comme elle l'a été récemment entre 2000 à 2006, et à nouveau entre 2017 et 2019. Mais c’est délicat de savoir dans quelle mesure les conservateurs laisseraient les coudées franches à l'extrême droite. Actuellement, je pense que le pays est moins en danger qu'il ne l'a été, par exemple en 2017-2019 lorsque Herbert Kickl était ministre de l'Intérieur. »
Dans l’optique des prochaines élections législatives, Herbert Kickl veut profiter de l’élan de son parti pour accentuer son avance dans les sondages. Et quelle que soit l’issue de ce scrutin, que son parti soit au pouvoir ou pas, il tirera son épingle du jeu, soit en rejetant la faute d’une mauvaise gestion à une éventuelle alliance entre les sociaux-démocrates et les conservateurs, soit en pointant du doigt les conservateurs si son parti s’allie avec eux et que la situation ne s’améliore pas.
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Dimanche 9 juin, le FPÖ, le parti de la liberté d’Autriche qui est aussi appelé le Parti libéral autrichien, s’est imposé lors des élections européennes avec vingt-cinq pourcents des voix. Un résultat un peu en deçà des projections faites avant le scrutin, mais qui démontre que ce parti qui a gouverné plusieurs fois en coalition est de retour après des années de crise suite notamment au scandale de l’Ibizagate. Un retour au premier plan qui est en grande partie le fruit du travail mené depuis 2021 et même avant par Herbert Kickl, le patron de cette formation. Une figure politique du pays, très radical dans ses positions, et qui a déjà occupé un poste ministériel de 2017 à 2019.
Il n’a pas un parcours typique, pas de diplômes, mais il s’est très vite engagé en politique. Herbert Kickl, aujourd’hui âgé de cinquante-cinq ans, a fait ses classes dans l’académie du FPÖ entre 1995 et 2001 avant d’en être nommé directeur adjoint, puis directeur jusqu’en 2006. L’occasion pour lui de devenir un personnage incontournable, notamment la plume de Jörg Haider, l’ancien patron du FPÖ, puis le secrétaire général du parti jusqu’en 2018. Entre temps, Herbert Kickl a été ministre de l’Intérieur dans le dernier gouvernement de coalition entre le FPÖ et le Parti populaire autrichien avant qu’éclate le scandale de l’Ibizagate en 2019.
Un scandale que résume Jérôme Segal, essayiste et historien franco-autrichien, maître de conférences à Sorbonne Université, également chercheur et journaliste à Vienne : « L’Ibizagate en deux phrases, c'est un enregistrement qui est paru en 2019, montrant qu'en 2017, à Ibiza, les deux principaux représentants du FPÖ se montraient prêts à vendre le pays à un oligarque russe en échange de contrats de chantier public, etc, en faveur de à la Russie. »
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La publication de ses enregistrements va avoir l’effet d’une bombe, provoquant des élections anticipées et mettant fin brutalement à la carrière d’Heinz-Christian Strache qui dirigeait jusqu’alors le FPÖ et qui était au moment des faits vice-chancelier d’Autriche. C’est alors qu’Herbert Kickl va définitivement mettre la main sur cette formation d’extrême-droite, détaille Jérôme Segal : « Herbert Kickl, lorsqu'il prend les rênes du parti de manière officielle en 2021 (même s’il en était déjà la figure montante), juste après l'Ibizagate, décide de faire porter la faute de ce scandale à Strache. Une manière de dire que lui n’était pas du tout au courant et qu'il n’est pas du tout dans cet esprit-là. Et c'est comme ça que petit à petit, il a pu gagner la confiance de nombreux Autrichiens. »
Après ce tournant, Herbert Kickl va choisir une tactique assez unique en son genre, comme l’explique Patrick Moreau, docteur en histoire et docteur d’État en sciences politiques, chercheur au CNRS et spécialiste de l’extrême-droite autrichienne : « Je dirai qu’il y a une méthodologie. Il faut prendre comme contre-exemple Marine Le Pen et sa pratique politique qui consiste à dédiaboliser le parti. Herbert Kickl lui a fait la réflexion résolument inverse. Il est partisan de la provocation permanente. Il considère que c'est le seul moyen, dans une société de consensus comme l'est la société autrichienne, de mobiliser tous les éléments protestataires, tous les éléments antisystèmes. C'est quelqu'un qui, avec une plume extrêmement acérée, avec des discours très violents, mobilise les masses. Et ce discours passe très bien dans une partie de la société autrichienne. »
Le FPÖ, la droite de l’extrême-droite européenne
Provocateur, raciste, islamophobe, anti-immigration, pro-russe et partisan d’une sortie de l’Union européenne, Herbert Kickl est considéré comme la droite de l’extrême-droite étant donné la radicalité de ses positions. Un discours qui séduit et qui a permis à son parti de s’imposer aux élections européennes avant des législatives qui se profilent en septembre prochain.
Un retour aux affaires de ce parti représenterait-il une menace pour la démocratie ? Pour Jérôme Segal, il existe encore des garde-fous : « Personnellement, je pense que la menace est réelle parce qu'on sait qu'ils ont des appuis très forts au ministère de l'Intérieur, dans les services de renseignement. Donc l'Autriche pourrait éventuellement pâtir d'une arrivée au pouvoir de l'extrême droite. En même temps, l'extrême droite serait forcément alliée, comme elle l'a été récemment entre 2000 à 2006, et à nouveau entre 2017 et 2019. Mais c’est délicat de savoir dans quelle mesure les conservateurs laisseraient les coudées franches à l'extrême droite. Actuellement, je pense que le pays est moins en danger qu'il ne l'a été, par exemple en 2017-2019 lorsque Herbert Kickl était ministre de l'Intérieur. »
Dans l’optique des prochaines élections législatives, Herbert Kickl veut profiter de l’élan de son parti pour accentuer son avance dans les sondages. Et quelle que soit l’issue de ce scrutin, que son parti soit au pouvoir ou pas, il tirera son épingle du jeu, soit en rejetant la faute d’une mauvaise gestion à une éventuelle alliance entre les sociaux-démocrates et les conservateurs, soit en pointant du doigt les conservateurs si son parti s’allie avec eux et que la situation ne s’améliore pas.
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