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Darius Brubeck croyait au jazz sud-africain

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Au début des années 80, le pianiste américain Darius Brubeck, fils du célèbre compositeur Dave Brubeck, se met en tête de lancer un programme de jazz universitaire en Afrique du Sud. L’apartheid est un obstacle majeur mais la détermination humaniste de cet homme de cœur va devancer le cours de l’histoire. Le documentariste néerlandais Michiel Ten Kleij narre cette épopée musicale unique dans son film « Playing the changes ».

Curieusement, les destinées de Dave Brubeck et de son fils, Darius, se croisent et se rejoignent. L’un et l’autre ont participé à un effort d’ouverture culturelle porteur d’espoir et inscrit dans l’histoire. Lorsqu’en 1958, le compositeur et pianiste Dave Brubeck se produit en Pologne, les vestiges géopolitiques des années de guerre mondiale ont renforcé l’ambivalence Est-Ouest. Pourtant, sa prestation insufflera un esprit de liberté dans un pays encore rétif au modèle démocratique occidental. Lors du premier concert de cette tournée inédite, Darius Brubeck n’avait que 10 ans et observait son père sur scène délivrant en musique un message de tolérance et de partage. Cette image resta longtemps gravée dans sa mémoire à tel point que, des décennies plus tard, il ressentit ce même besoin d’encourager l’échange et la concorde en imaginant un programme universitaire jazz en Afrique du Sud. Certes, le contexte était différent mais l’intention était la même et le résultat fut tout aussi probant. La musique nourrissait l’unité et la fraternité.

Ainsi, en 1983, en plein apartheid, Darius Brubeck et sa femme Catherine imaginent réunir, sous la bannière du jazz, des musiciens désireux de jouer ensemble. La couleur de peau importe peu tant que l’envie de communiquer et d’apprendre est sincère. Il va de soi que les autorités ségrégationnistes d’alors virent d’un très mauvais œil cette initiative mais Darius Brubeck trouva une parade imparable à cette périlleuse situation : « Ma tactique était très simple. J’ignorais les règles imposées par les autorités. Je faisais croire que je ne connaissais pas les lois en vigueur. Alors oui, il y eut des protestations parfois violentes initiées, disons-le, par les autorités de l’époque, sous couvert de maintien de l’ordre. Les manifestants, la plupart du temps, marchaient pacifiquement pour obtenir gain de cause. Donc, au tout départ de notre engagement, la principale difficulté était de pouvoir faire répéter des musiciens noirs dans la formation jazz que nous voulions créer. Je dois reconnaître que ma première tentative de faire jouer un orchestre sur un campus universitaire a été immédiatement interdite par la police. Cependant, je n’étais pas dans l’œil du viseur. Ce furent davantage les musiciens blancs et noirs de l’orchestre qui ont subi l’intimidation des autorités, ainsi que le public composé de spectateurs de toutes origines. En d’autres mots, nous avions franchi la ligne jaune. Je trouvais cela ridicule car toute l’énergie déployée par les autorités d’alors pour interdire les relations entre Blancs et Noirs s’est finalement fracassée sur l’évolution des mœurs, le sens de l’histoire et l’élection de Nelson Mandela en 1994 » (Darius Brubeck au micro de Joe Farmer).

Finalement, le swing des « Jazzanians », scintillant Big Band envisagé par Darius et Catherine Brubeck, parvint à défier les pressions politiques. Un album fut même enregistré dont la récente réédition témoigne de la réelle vigueur. Cette aventure humaine fait aujourd’hui l’objet d’un film, « Playing the changes », présenté en avant-première le 8 avril 2024 à Paris lors du festival « L’Europe autour de l’Europe ». De nouvelles projections sont annoncées en Afrique du Sud, le 22 juin à Johannesburg et le 27 juin 2024 à Cape Town. D’autres séances sont envisagées fin août 2024 à Durban. Michiel Ten Kleij, réalisateur du documentaire, ne peut que se féliciter de l’accueil du public après des années de labeur intense : « Rien ne m’avait préparé à la puissance des témoignages que j’ai recueillis en Afrique du Sud. En interviewant Darius Brubeck, sa femme Catherine et les musiciens qu’ils ont soutenus, j’ai pris conscience du quotidien de tous ces gens et combien le système éducatif était inégalitaire. J’ai compris que l’apartheid était un régime qui n’opprimait pas seulement au niveau institutionnel mais, de manière plus insidieuse, à travers la culture, à travers les ondes radio, etc… On m’a raconté tant d’histoires sur le quotidien des Sud-Africains que j’ai eu le sentiment de les vivre sur le moment. J’ai beaucoup appris durant cette expérience. J’avais tant de choses à découvrir. Pas seulement l’histoire de Darius en Afrique du Sud mais aussi l’histoire de l’apartheid dans son ensemble. Quant au nom « Brubeck », je ne peux pas dire que cela m’a intimidé. Darius est un homme si accueillant et généreux que l’on en oublie qu’il s’appelle Brubeck et que son héritage patrimonial est imposant. Ce n’est qu’au moment du montage du film que j’ai pris conscience de son aura et de sa notoriété. En l’écoutant se raconter, en sélectionnant les images d’archives dans lesquelles on le voit gamin à côté de son père ou en compagnie de Miles Davis, on se dit : « Bon sang ! Il a tout de même rencontré Miles Davis ! ». Ça en impose ! Donc, le montage du film m’a révélé, d’une certaine manière, qui était Darius Brubeck » (Michiel Ten Kleij sur RFI).

60 ans après la prestation de son père en Pologne, Darius Brubeck est retourné donner des concerts sur place. Le temps avait passé mais le message de paix avait résisté. Un album en public, The Darius Brubeck Quartet - Live in Poland, témoigne de ce moment de vive émotion. Notez que cet orchestre se produira le 12 août 2024 à Cormeilles, en Normandie, dans le cadre du festival « Les Musicales en Pays d’Auge ».

► Le site Les Musicales de Cormeilles-en-Pays-d'Auge.

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Au début des années 80, le pianiste américain Darius Brubeck, fils du célèbre compositeur Dave Brubeck, se met en tête de lancer un programme de jazz universitaire en Afrique du Sud. L’apartheid est un obstacle majeur mais la détermination humaniste de cet homme de cœur va devancer le cours de l’histoire. Le documentariste néerlandais Michiel Ten Kleij narre cette épopée musicale unique dans son film « Playing the changes ».

Curieusement, les destinées de Dave Brubeck et de son fils, Darius, se croisent et se rejoignent. L’un et l’autre ont participé à un effort d’ouverture culturelle porteur d’espoir et inscrit dans l’histoire. Lorsqu’en 1958, le compositeur et pianiste Dave Brubeck se produit en Pologne, les vestiges géopolitiques des années de guerre mondiale ont renforcé l’ambivalence Est-Ouest. Pourtant, sa prestation insufflera un esprit de liberté dans un pays encore rétif au modèle démocratique occidental. Lors du premier concert de cette tournée inédite, Darius Brubeck n’avait que 10 ans et observait son père sur scène délivrant en musique un message de tolérance et de partage. Cette image resta longtemps gravée dans sa mémoire à tel point que, des décennies plus tard, il ressentit ce même besoin d’encourager l’échange et la concorde en imaginant un programme universitaire jazz en Afrique du Sud. Certes, le contexte était différent mais l’intention était la même et le résultat fut tout aussi probant. La musique nourrissait l’unité et la fraternité.

Ainsi, en 1983, en plein apartheid, Darius Brubeck et sa femme Catherine imaginent réunir, sous la bannière du jazz, des musiciens désireux de jouer ensemble. La couleur de peau importe peu tant que l’envie de communiquer et d’apprendre est sincère. Il va de soi que les autorités ségrégationnistes d’alors virent d’un très mauvais œil cette initiative mais Darius Brubeck trouva une parade imparable à cette périlleuse situation : « Ma tactique était très simple. J’ignorais les règles imposées par les autorités. Je faisais croire que je ne connaissais pas les lois en vigueur. Alors oui, il y eut des protestations parfois violentes initiées, disons-le, par les autorités de l’époque, sous couvert de maintien de l’ordre. Les manifestants, la plupart du temps, marchaient pacifiquement pour obtenir gain de cause. Donc, au tout départ de notre engagement, la principale difficulté était de pouvoir faire répéter des musiciens noirs dans la formation jazz que nous voulions créer. Je dois reconnaître que ma première tentative de faire jouer un orchestre sur un campus universitaire a été immédiatement interdite par la police. Cependant, je n’étais pas dans l’œil du viseur. Ce furent davantage les musiciens blancs et noirs de l’orchestre qui ont subi l’intimidation des autorités, ainsi que le public composé de spectateurs de toutes origines. En d’autres mots, nous avions franchi la ligne jaune. Je trouvais cela ridicule car toute l’énergie déployée par les autorités d’alors pour interdire les relations entre Blancs et Noirs s’est finalement fracassée sur l’évolution des mœurs, le sens de l’histoire et l’élection de Nelson Mandela en 1994 » (Darius Brubeck au micro de Joe Farmer).

Finalement, le swing des « Jazzanians », scintillant Big Band envisagé par Darius et Catherine Brubeck, parvint à défier les pressions politiques. Un album fut même enregistré dont la récente réédition témoigne de la réelle vigueur. Cette aventure humaine fait aujourd’hui l’objet d’un film, « Playing the changes », présenté en avant-première le 8 avril 2024 à Paris lors du festival « L’Europe autour de l’Europe ». De nouvelles projections sont annoncées en Afrique du Sud, le 22 juin à Johannesburg et le 27 juin 2024 à Cape Town. D’autres séances sont envisagées fin août 2024 à Durban. Michiel Ten Kleij, réalisateur du documentaire, ne peut que se féliciter de l’accueil du public après des années de labeur intense : « Rien ne m’avait préparé à la puissance des témoignages que j’ai recueillis en Afrique du Sud. En interviewant Darius Brubeck, sa femme Catherine et les musiciens qu’ils ont soutenus, j’ai pris conscience du quotidien de tous ces gens et combien le système éducatif était inégalitaire. J’ai compris que l’apartheid était un régime qui n’opprimait pas seulement au niveau institutionnel mais, de manière plus insidieuse, à travers la culture, à travers les ondes radio, etc… On m’a raconté tant d’histoires sur le quotidien des Sud-Africains que j’ai eu le sentiment de les vivre sur le moment. J’ai beaucoup appris durant cette expérience. J’avais tant de choses à découvrir. Pas seulement l’histoire de Darius en Afrique du Sud mais aussi l’histoire de l’apartheid dans son ensemble. Quant au nom « Brubeck », je ne peux pas dire que cela m’a intimidé. Darius est un homme si accueillant et généreux que l’on en oublie qu’il s’appelle Brubeck et que son héritage patrimonial est imposant. Ce n’est qu’au moment du montage du film que j’ai pris conscience de son aura et de sa notoriété. En l’écoutant se raconter, en sélectionnant les images d’archives dans lesquelles on le voit gamin à côté de son père ou en compagnie de Miles Davis, on se dit : « Bon sang ! Il a tout de même rencontré Miles Davis ! ». Ça en impose ! Donc, le montage du film m’a révélé, d’une certaine manière, qui était Darius Brubeck » (Michiel Ten Kleij sur RFI).

60 ans après la prestation de son père en Pologne, Darius Brubeck est retourné donner des concerts sur place. Le temps avait passé mais le message de paix avait résisté. Un album en public, The Darius Brubeck Quartet - Live in Poland, témoigne de ce moment de vive émotion. Notez que cet orchestre se produira le 12 août 2024 à Cormeilles, en Normandie, dans le cadre du festival « Les Musicales en Pays d’Auge ».

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